Le granite est omniprésent en Velay. Il constitue le socle sur lequel reposent à la fois des sédiments et les volcans qui sont beaucoup, beaucoup plus jeunes que lui.
Voir l’article : « Sur quoi reposent les coulées de lave du plateau ». https://sucs-nature.fr/13-sur-quoi-reposent-les-coulees-de-lave-du-plateau/
Le soubassement de toute l’Europe occidentale est formé de différentes variétés de granites et de roches dites métamorphiques. Le granite « du Velay » possède une extension limitée et des caractères bien particuliers.
Etendue du granite du Velay…
Le granite du Velay est représenté en rouge là où il est visible à l’affleurement… Dans les bassins du Puy et de l’Emblavès il est recouvert par des sédiments et des volcans.
C’ est l’un des plus vastes massifs granitiques de France : 80×100 km. Il côtoie dans sa partie sud un autre grand massif granitique, le granite de la Margeride qui a des caractéristiques différentes.
Naissance : où et quand ?
La formation des roches comme le granite peut être datée grâce aux éléments radioactifs qu’elles contiennent. C’est ainsi que l’on a mesuré l’âge du granite du Velay : environ 300 millions d’années...
Mais où était le Velay il y a 300 millions d’années ?
Il y a 300 millions d’années le futur Velay se trouvait à l’équateur au sein d’un super continent, appelé Pangée, qui depuis s’est disloqué en plusieurs morceaux qui forment les continents que l’on connaît actuellement.
Mais juste avant, il y a 390 millions d’années les continents étaient encore séparés par un océan (appelé Océan Rhéique par les géologues).
Au cours de l’histoire géologique, les océans s’ouvrent et se ferment par le jeu du déplacement des plaques tectoniques, entraînant avec eux les continents solidaires des plaques.
Fermeture de l’Océan rhéique.
Entre – 370 et – 300 millions d’années, sous l’effet des mouvements de convergence des plaques et de son propre poids, le fond de l’Océan Rhéique s’enfonce progressivement sous le continent Laurasia, ce qui rapproche inexorablement les deux continents…
La collision continentale.
Lorsque l’océan est complètement résorbé les continents s’affrontent.
Sous l’effet des forces de compression, des nappes de matériaux se chevauchent et la croûte continentale se raccourcit, s’épaissit et se déforme. Il se forme une chaîne de montagnes qui soude les deux continents. La racine de la chaîne s’enfonce dans le manteau. Les roches qui étaient auparavant proches de la surface vont être alors recouvertes et entraînées en profondeur où elles vont progressivement se transformer et se déformer sous l’effet des contraintes, de la pression et de l’augmentation de température.
Cette chaîne de montagnes, comparable aux Alpes ou à l’Himalaya, et dans laquelle se trouvait ce qui deviendra le Velay, est appelée chaîne varisque ou hercynienne.
L’étalement de la chaîne.
Vers – 300 millions d’années la collision s’arrête et les forces de convergence cessent, la croûte continentale (peu dense) remonte comme un bouchon, s’étire et s’amincit. Cet étirement et la désolidarisation d’une partie du manteau supérieur provoquent une remontée de l’asthénosphère chaude. Cette remontée de matériaux chauds entraîne : – une fusion partielle des roches du manteau asthénosphérique par décompression, – une forte augmentation de température de la base de la croûte continentale et une fusion partielle des roches de la croûte qui donne des magmas de nature granitique.
Dans le cas qui nous intéresse le liquide ne s’est pas déplacé. Resté en profondeur il a refroidi et cristallisé lentement pour donner le granite du Velay.
Le granite du Velay, soubassement de toute la région, s’est donc formé il y a 300 millions d’années, à l’équateur, à une profondeur d’environ 25 km, au sein d’une immense chaîne de montagnes.
Comment est-il arrivé en surface loin de son lieu d’origine et comment retrouve-t-on les traces de son histoire dans les roches qui affleurent ? … La suite au prochain épisode: le granite du Velay, un granite mal fini !
Merci pour la stimulation neuronale ! on en apprend tous les jours !
Et comme dit l’autre : un jour où l’on n’a rien appris est un jour perdu
Bonne année Michèle
Suzanne.
Bonne année Michèle et bravo pour tes articles. Il faut que tu continues pour notre plus grand plaisir et en plus tu stimules nos neurones !
Mais quelle tambouille, ce granit ! Démarre bien l’année, bises, Cécile