Août 2024
Pour tout le monde c’est une buse…
Même taille, même aspect… et ce n’est pas la coloration du plumage qui nous renseignera puisqu’elle est très variable chez les deux espèces !
Dans le détail les différences sont nombreuses mais assez subtiles. Ce qui frappe avant tout c’est, chez la Bondrée, la petite tête portée en avant qui rappelle une tête de pigeon et la longueur de la queue, coupée de trois barres sombres.
Et pourtant quelles différences de moeurs !!
La Bondrée se nourrit de guêpes et de bourdons…
Elle a donc une alimentation hyperspécialisée. Il faudrait d’ailleurs l’appeler « vespivore » plutôt que « apivore » car les abeilles ne figurent normalement pas dans son alimentation.
Voilà ce qui reste d’un nid de guêpe souterrain après le passage d’une bondrée qui a creusé le talus avec « bec et ongles » pour se régaler du couvain et des guêpes, décortiquées les unes après les autres pour éliminer l’aiguillon …
Et il n’y a plus qu’à reconstruire !
Mais comment peut-elle résister aux piqûres ?
Bien sûr le blindage n’est pas parfait et on peut penser que l’oiseau est immunisé contre le venin de guêpe …
Et quand il n’y a pas de guêpes ?
Les bondrées qui nichent dans notre région passent huit mois de l’année en Afrique tropicale et traversent donc Méditerranée et Sahara à l’aller comme au retour.
On peut voir les bondrées arpenter les prés à pied en picorant ça et là quelques criquets…
Lorsqu’elles arrivent chez nous à la mi-mai les guêpes sont rares et les bondrées sont bien obligées de compléter leur alimentation avec d’autres insectes, vers, grenouilles et même petits fruits à la fin de l’été. Un rapace qui mange des fruits !! On est est loin de l’image du rapace prédateur carnassier …
Comme tous les animaux dont l’alimentation est très spécialisée les effectifs sont fluctuants d’une année à l’autre . Il y a moins de guêpes quand le début de l’été est humide et froid et donc moins de bondrées…
« Oh ! les charmants oiseaux joyeux !
Comme ils maraudent ! comme ils pillent !
Où va ce tas de petits gueux
Que tous les souffles éparpillent ?
Ils s’en vont au clair firmament ;
Leur voix raille, leur bec lutine ;
Ils font rire éternellement
La grande nature enfantine.
Ils vont aux bois, ils vont aux champs,
À nos toits remplis de mensonges,
Avec des cris, avec des chants,
Passant, fuyant, pareils aux songes…….. »
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Victor Hugo. Les chansons des rues et des bois.
tous les animaux sont pleins de ressouces et leurs variétés nous surprennent avec émerveillement.
Chapeau les photographes, superbes clichés !
Merci Michèle pour ce très bel article,
Bel été, Suzanne.
Quel génie cette bondrée !
Mais comment fait elle pour décortiquer de petits insectes et surtout enlever l’aiguillon avec son bec ? Outre la résistance au venin, même nos doigts d’homo sapiens ne seraient pas si habiles !?