Octobre 2025

La conquête des éboulis…


Ce sont des arbrisseaux bas très recouvrants : à partir d’une lisière où un sol maigre a pu s’installer ils grignotent lentement la pente d’éboulis grâce à leurs rameaux couchés et rampants atteignant facilement 1 mètre de longueur… Chaque tige rampante peut donner naissance à un nouveau pied.


En Haute-Loire la Busserole (Arctostaphyllos uva-ursi) se développe en altitude, sur les éboulis de phonolite du massif du Mézenc ( Il y a également une station isolée dans le Meygal).
Des fleurs en clochette comme ses cousines…

Au printemps des clochettes caractéristiques de la famille des Ericacées comme la myrtille.
Voir article : https://sucs-nature.fr/la-photo-mystere-du-mois-de-juin-3/
Les adaptations à la rocaille…
Les éboulis d’altitude sont des milieux pauvres, instables, avec très peu de sol, très secs, les blocs rocailleux ne pouvant retenir de l’eau, mais exposés au gel.
Ce sont les particularités anatomiques des feuilles et des racines qui permettent à la busserole de se développer dans ces milieux :

- Feuilles petites, épaisses, coriaces, recouvertes d’une cuticule cireuse, ce qui limite la perte d’eau par évaporation.
- La cuticule brillante réfléchit la lumière.
- Feuilles persistantes qui restent plusieurs années sur la plante, ce qui évite le coût énergétique de produire chaque année un nouveau feuillage dans un milieu pauvre en ressources.
Des racines traçantes sont capables de descendre dans les interstices des roches pour trouver l’eau et stabiliser la plante.
Ne pas confondre…


Une belle ressemblance et l’identification peu sembler hasardeuse ! Mais ces deux plantes n’habitent pas les mêmes milieux et en Haute-Loire les zones de répartition sont séparées : l’airelle rouge est très rare dans le massif du Mézenc ; en revanche on en trouvera de belles populations sur les plateaux de Margeride où la busserole est absente.
Et le détail qui ne trompe pas :


Pourquoi « Raisin d’ours » ?
Les baies rouges sont comestibles mais il faut vraiment être en opération survie et n’avoir rien d’autre à manger : elles sont âpres, peu sucrées, farineuses …
Les baies seraient consommées par les ours ( dans les régions où il y a à la fois des ours et où la busserole est abondante comme en Scandinavie) et autres animaux comme les renards….
Il me semble que dans les régions boréales la Camarine (Empetrum nigrum), très abondante, est nettement préférée : riche en sucres, c’est une ressource alimentaire majeure pour les ours à la fin de l’été…


Dernière remarque :
En suédois la « baie des ours » se dit « björnbär » et c’ est … la mûre !

Super intéressant merci
Merci Michèle d’enrichir nos connaissances avec humour !
Et pour la prononciation en suédois ?!
Suzanne.