Le Machaon…

Les rendez-vous amoureux de midi au sommet d'un Suc...

Une momie fixée à une tige…

Photos Camille Nicollet

Des semaines immobile, accrochée à cette tige , maintenue à la verticale par une ceinture de soie. On reconnaît pourtant quelque chose qui ressemble à une tête, un thorax, un abdomen… et si on touche, ça bouge…

Et pour cause, la momie est vivante, c’est une chrysalide, et lorsque les mystérieuses manipulations secrètes internes sont terminées, il en émerge… un papillon !

Et quel papillon !

L’un des deux plus grands de la région : le Machaon.

L’autre c’est le Flambé.

Ce sont les deux papillons appelés « porte-queue »…

Photo Hélène Boulhol
Machaon. Photo Philippe Gay
Flambé. Photo Hélène Boulhol

Ils se ressemblent beaucoup avec la petite queue qui prolonge les ailes et les ocelles orangées, mais on les différencie, même de loin, par la couleur jaune plus foncée du machaon..

Les deux apprécient les endroits chauds et ensoleillés.

Rendez-vous au sommet des Sucs, à midi ou le « Hill-topping »…

Aux heures chaudes de la fin de matinée les machaons se rassemblent au sommet d’un promontoire, classiquement dans la région au sommet d’un Suc. L’endroit est alors activement survolé, les mâles guettant le passage d’ une femelle…

Ils mettent une telle pression que les femelles s’accouplent généralement dès le jour de leur émergence de la chrysalide… L’accouplement dure plusieurs heures.

L’un de nos sommets, affectionné par les rassemblements nuptiaux des machaons aux heures de midi…. Photo Jean-Marie Zielinski.

Après l’escapade, la ponte…

Après l’accouplement les femelles redescendent à la recherche d’un site de ponte qui n’est pas laissé au hasard : les œufs doivent être déposés sur la plante nourricière des chenilles, une plante de la famille des Apiacées (ex ombellifères) : carotte, fenouil, angélique, carotte (sauvage ou domestique)…

Le machaon ne peut survivre que dans les prairies (ou jardins) non traitées ; en effet les plantes nourricières chargées de dérivés azotés intoxiquent les chenilles.

Le Fenouil des Alpes (Meum athamanticum), emblématique des prairies naturelles du Mézenc, connu sous le nom de Cistre, est une plante hôte du machaon.

Sur cette photo les chenilles se nourrissent sur un fenouil de jardin et d’ailleurs… il ne reste plus beaucoup de feuilles ! Photo Camille Nicollet
Peu de temps avant sa transformation en chrysalide… Photo FauneAuRA

Dans la région le Machaon se développe en général en deux générations. On les voit voler en avril-mai puis en juillet-août.

Les chrysalides qui se forment au mois d’août vont hiverner, accrochées à une tige de la plante hôte ou à proximité, et vont éclore au printemps suivant.

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