20 Des sources partout aux pieds des Sucs…

Pourquoi autant de sources ? Où il est question de blocailles, de pâtines et d'eau souterraine qui chante...

Phonolite et sources…

Par exemple, combien de sources captées au pied du suc phonolitique du Pic du Lizieux ?

Sur la carte géologique les terrains phonolitiques sont en vert. Les points roses représentent les captages officiels de l’alimentation en eau potable  de l’ARS (Agence Régionale de Santé).

Les Sucs : roche et blocaille…

Les Sucs sont formés de roche compacte (phonolite, trachyte), fissurée. Ils sont le plus souvent recouverts et entourés par une gaine de blocailles souvent grossières, des pierriers, aussi appelés « clapiers », qui peuvent s’étendre en contrebas loin du sommet.

Ce débit en blocs est dû, soit aux mécanismes volcanologiques associés à l’éruption d’un magma très visqueux, soit secondairement à la fracturation par le gel.

Voir article : « Eboulis, chiers, rivières de pierres » https://sucs-nature.fr/eboulis-chiers-rivieres-de-pierres/

Le sommet du Pic du Lizieux ennoyé de blocailles…

Un « clapier » en pente douce dans la forêt du Meygal.

Et sous le pierrier, à quelques dizaines de centimètres de profondeur, on perçoit l’écoulement de l’eau presqu’en toute saison. Ecoutez :

Prise de son Bernard Montorier.
Et des sources juste en contrebas…
Voir aussi les sources situées en contrebas du Clapier de Maupas dans le massif du Meygal.

L’eau peut donc s’infiltrer facilement entre les blocs rocheux, mais le débit plus ou moins régulier des sources indique qu’il y a en profondeur un niveau aquifère capable de la retenir…

Informations données par des travaux au Suc des Ollières…

En 2021 des travaux ont été réalisés au captage du Suc des Ollières, commune d’Yssingeaux, dont les eaux étaient captées à environ 0,6 m de profondeur.

Sous la couche de terre végétale une tranchée met en évidence un niveau blanchâtre de type argileux, riche en feldspaths.

L’ensemble des travaux sur le site a permis d’établir qu’il existe deux niveaux aquifères :

– Un premier, à faible profondeur, sur cette pâte blanchâtre, à l’origine du captage initial.

– Un second, plus profond, au contact de dépôts argilo-sableux provenant de l’altération du socle granitique et/ou de dépôts sédimentaires anciens, matériaux dans lesquels s’est intrudée la lave.

Source : Bernard Montorier, hydrogéologue (modifié).

Origine de la chape argileuse blanchâtre…

La phonolite, roche riche en feldspaths, est classiquement recouverte d’une pâtine blanc-jaunâtre provenanrt de l’altération chimique de ses minéraux.

Pâtine superficielle blanche de la phonolite.
Altération dans les fissures de la roche…

Au contact de l’air, sous l’action combinée de l’eau et de l’oxygène les minéraux de la phonolite se dégradent et se transforment en minéraux de type argileux.

L’érosion mécanique de cette pâtine et son accumulation à une profondeur relativement faible réalisent un colmatage permettant une rétention de l’eau. C’est cette couche argilisée blanchâtre qui constitue le premier niveau aquifère.

Ce colmatage a d’ailleurs certainement contribué à la possibilité de l’installation de la forêt sur les sucs rocheux…

Forêt installée sur les blocs de phonolite.

Tous mes remerciements à Bernard Montorier pour son éclairage et la documentation concernant les travaux réalisés au Suc des Ollières.

Un commentaire

  1. Les sources du Meygal doivent avoir une origine similaire : leurs débits ne varient que très rarement; cependant j’ai vu récemment que celui de la source qui se trouve près de la Maison des Copains a fortement baissé. Sans doute à cause des récentes sècheresses (2023-2024). Dans mon enfance, nous y remplissions des bidons d’eau potable.
    Michèle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *