7 Coule la phonolite ?

Un peu, beaucoup ou pas du tout ?

Beaucoup ….. jamais !

Nous avons évoqué la particularité des volcans phonolitiques dans l’article : « pourquoi le paysage des sucs est-il unique au monde ? ».

Le terme de volcan phonolitique est pris ici au sens large : ce sont des volcans ayant émis une lave de nature phonolitique ou trachytique avec tous les intermédiaires possibles, les trachy-phonolites, la différence ne se faisant que par l’analyse chimique. Mais dans tous les cas ces volcans émettent une lave épaisse, visqueuse, contrairement aux volcans « classiques », qui émettent une lave chaude et fluide, le basalte, qui forme des coulées pouvant atteindre plusieurs km de longueur.

La phonolite construit le volcan par en-dessous…

Un volcan phonolitique est une accumulation de lave à l’aplomb du point de sortie.

Contrairement aux « volcans classiques » de type strombolien qui s’édifient par le haut, par accumulation de projections de lave, les volcans phonolitiques se construisent par en-dessous et grandissent par une arrivée continue et prolongée de magma encore visqueux. Il n’y a donc pas de cratère, et une partie du volcan reste « sous-terraine »

La forme actuelle de l’édifice dépend de plusieurs facteurs :

  • de la viscosité de la lave qui peut présenter une certaine variabilité.
  • de la quantité de lave émise.
  • de l’importance du déchaussement de la base due à l’érosion qui a pu dégagé l’édifice volcanique de la roche encaissante. Ce déchaussement a été particulièrement important dans le cirque des Boutières, coté ardéchois.
  • de l’importance de l’érosion de la partie externe du volcan.
  • de l’importance du tablier d‘éboulis qui le recouvre.

Les classiques…

En forme de cônes plus ou moins aplatis et recouverts d’éboulis, ils sont bien représentés dans l’Emblavès.

Les boursoufflés…

Une quantité importante de lave visqueuse induira la forme en dôme des deux volcans bien connus dans le Meygal…

Les classiques étalés…

Une lave un peu moins visqueuse ou plus vraisemblablement une quantité plus importante a permis l’étalement de l’édifice et l’émission éventuelles de coulées courtes et épaisses

Les coulées…

Elles sont rares, toujours courtes et épaisses, dues à l’étalement d’une lave un peu moins visqueuse et/ou très abondante !

La coulée des Roches de Roffiac où se trouve le site d’escalade de Fay-sur-Lignon (Photo Timothé Lhoste)

La coulée des Roches de Roffiac en 1892 (Marcellin Boule).

Cette formation avait déjà éveillé l’intérêt des géologues au XIX ème siècle !!

(merci Timothé)

La coulée du Mont Plaux (entre Saint-Pierre-Eynac et Saint-Hostien)

Les protrusions…

Et si la lave est très visqueuse , l’extraction est difficile, il n’y a aucune expansion de la lave autour de la bouche éruptive :

La protrusion du Gerbier-de-Jonc, par un hiver sans neige , les Alpes en arrière plan.
La protrusion du Gouleiou à coté du Suc de Touron dans les Boutières.

Et si la lave est tellement épaisse qu’elle n’arrive pas du tout à sortir…… ce sera pour un prochain épisode !

Et si la géologie locale vous intéresse : Groupe Géologique de la Haute-Loire

https://geol-43.asso-web.com

Sources :

  • Le Velay, son volcanisme et les formations associées J. Mergoil, P. Boivin 1993)
  • Timothé Lhoste, communication personnelle.

2 commentaires

    • Bonjour Michel,

      Mont Chanis, Mont Rouge et Peyre de Bard sont trois sucs voisins de la région de Saint-Julien-Chapteuil.
      Peyre de Bard et Mont Rouge sont vraisemblablement des protrusions.
      Le Mont Chanis est formé par trois venues de lave coalescentes, peu étalées. Les trois « bosses » sont bien visibles depuis le nord…

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