Le sphinx et la vipérine…

Les butinages du sphinx-colibri...

Juillet 2023

Juillet, massif du Mézenc : des dizaines de moro-sphinx, parfois appelés « sphinx-colibris » sillonnent un « champ » de vipérines.

Il butine en vol stationnaire…

Photo Ph. Gay

Contrairement aux autres papillons, le moro-sphinx ne se pose pas sur la fleur qu’il butine. Grâce à ses battements d’ailes très rapides (jusqu’à 75 batts/s) il se positionne devant la fleur le temps nécessaire à sa petite affaire, enclenche la marche arrière, change de camp et explore ainsi un grand nombre de fleurs, parfois pendant deux heures d’affilée sans se poser !

Et dépense une énergie folle !

Dans la famille des « grandes langues »…

Photo Ph. Gay

Le moro-sphinx appartient à la sous famille des « Macroglossinae », ce qui signifie « grandes langues ».
Cette « langue » est en réalité la trompe du papillon. Enroulée au repos, il la déroule, en vol stationnaire devant la fleur, et la plonge au fond de la corolle pour y puiser le nectar.
La trompe qui mesure 2,5 cm est presque aussi longue que son corps !

Pourquoi la vipérine ?

Le moro-sphinx a une préférence pour les fleurs roses, bleues, violettes… surtout au début de son existence, avant de comprendre que d’autres fleurs aussi contiennent du nectar ! Avec sa trompe à rallonge et sa technique de vol il peut atteindre le nectar qui se trouve au fond des fleurs en forme d’entonnoir, ce qui l’avantage par rapport à d’autres papillons.

La vipérine sécrète un abondant nectar pendant plusieurs semaines d’affilée !
C’est un liquide sucré sécrété par la plantes à partir de la sève élaborée et qui contient plein d’ « oses » c’est à dire de délicieuses molécules sucrées : glucose, fructose, saccharose… sources d’énergie pour le papillon.
Il peut absorber 120 mm³ de nectar en six minutes, le tiers de son poids !!

D’autres sphinx « grandes langues » au pays des Sucs…

Les papillons de cette famille sont presque tous nocturnes. Le moro-sphinx est l’une des rares exceptions. Voici quelques autres « grandes langues » du pays des Sucs , qui adorent les vipérines ( la liste n’est pas exhaustive. Il y a 15 espèces de Macroglossinae en France, dont 8 connues en Haute-Loire. Si vous avez des photos d’autres espèces je pourrai compléter…) :

Le sphinx gazé, qui perd les écailles de ses ailes dès l’émergence. Un autre diurne.
(Photo PH. Gay)
Le nocturne sphinx livournien qui s’est perdu dans une maison. (Photo G. Thomas)
Le petit sphinx de la vigne, crépusculaire et nocturne. Comme son nom ne l’indique pas il ne pond pas sur la vigne, du moins chez nous, heureusement pour lui !
(Photo Ph. Gay)

Migrateur ou hivernant : la question se pose…

Le moro-sphinx est connu pour revenir au printemps d’Espagne, du Maroc, d’Algérie, pour pondre et entamer une belle saison en France. C’est vrai pour la moitié nord du pays que ces papillons quittent en automne, c’est plus discuté en Haute-Loire où il semble qu’au moins une partie d’entre eux réussit à passer l’hiver… réchauffement climatique oblige !

Et pour en savoir plus :

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