Les Estables : paysage et géologie.

Les particularités géologiques autour du village...

Le bourg des Estables est , à 1343 m d’altitude, le plus haut chef lieu de commune du Massif Central. Il est situé sur la bordure Est d’un vaste plateau recouvert de coulées de lave.

Des coulées de lave basaltique très fluides se sont épanchées et superposées sur le plateau (en violet). Elles ont précédé des sorties de laves pâteuses accumulées en dômes (en vert et marron)
Ce volcanisme est âgé de 6 à 9 millions d’années.

Vue vers le Sud-Ouest depuis le rocher de Jacassy : un plateau en pente douce surmonté par quelques reliefs rocheux …

Les dômes de lave pâteuse autour du village des Estables.

Autour des Estables on compte plusieurs volcans petits ou gros, sans cratère , ayant émis une lave pâteuse qui n’a pas formé de coulées, de la famille des phonolites.

Au Nord, l‘Alambre et à l’avant sur la droite, les Rochers de Jacassy.

A l’Est, les deux volcans coalescents du Mézenc.

Le Chaulet au Sud-Est.

Plus au Sud le Rocher de Marmaille et à sa gauche les ruisseaux qui vont former la jeune Gazeille…

A l’Ouest le Rechausseyre et à l’arrière dépasse le sommet du Rocher Tourte.

On retouve cette phonolite grise et compacte dans les murets de pierres sèches qui bordent les prairies …
Et dans les murs des maisons des Estables…

La lave des coulées fluides du plateau est-elle visible ?

Les coulées de laves basaltiques fluides épanchées sur le plateau (en violet sur la carte) sont complètement recouvertes par la végétation. Elles ne sont visibles que dans les entailles du plateau sur les versants de la vallée de la Gazeille :

Les coulées du plateau sont visibles tout le long de la vallée de la Gazeille. Ici à la sortie des Estables sur la route de la Vacheresse…Voir aussi : https://sucs-nature.fr/y-a-t-il-des-coulees-de-basalte-au-pays-des-sucs/

Et sous les coulées… la croûte !

l y a 6 à 9 millions d’années, les laves ont coulé sur les vieilles roches du Massif Central, érodées et aplanies pendant près de 300 millions d’années : le granite de la croûte terrestre.

La roche claire de ce granite affleure au sud du village dans une ancienne carrière située sous le petit volcan de Marmaille :

Ce granite, ici très altéré en un sable grossier, représente l‘ancienne surface du Massif Central, avant d’être recouverte par les coulées et les dômes (ici le volcan de Marmaille). Notons que ce socle, vieux de 300 millions d’années, se trouve ici à une altitude 1400 m : au cours des 10 derniers millions d’années, à la suite de la formation des Alpes, la bordure Est du Massif Central s’est soulevée de plus de 1000 m au-dessus de la vallée du Rhône.

Blache Redonde : un dyke de phonolite…

Rappelons qu’un dyke est une fissure dans la croûte terrestre qui a été remplie par de la lave, puis par la suite dégagée par l’érosion. Les dykes de basalte sont très assez courants et bien connus, les dykes de phonolite sont beaucoup plus rares.

Le dyke qui s’étire depuis la route jusqu’à la ferme de Blache Redonde à la sortie des Estables sur la route du Gerbier.

Et un prolongement de l’autre coté de la route…

En vue aérienne sur Géoportail : https://www.geoportail.gouv.fr/carte

Et des rivières de pierres…

Les éboulis peuvent s’étendre loin des pentes qui leurs ont donné naissance et en être complètement détachés : en effet, pris dans la glace lors des périodes froides, ils se sont comportés comme une masse et ont lentement glissé vers le bas ; on les appelle alors « rivières de pierres ».

Dans les prairies une petite rivière de pierres, détachée du Mézenc.

Et si vous aimez la randonnée en vous intéressant à la géologie voici un nouvel ouvrage rédigé par le Groupe Géologique de la Haute-Loire. Plusieurs des itinéraires proposés concernent le « pays des Sucs » …

2 commentaires

  1. 1° Les rivières de pierres sont localement nommées « clapiers » ou « chiers »
    2° Il me semble me souvenir que le Mont Mézenc est une coalescence de trois éruptions. Outre la sommité nord en Haute-Loire (La croix), la sommité sud (La plus haute) en Ardèche, il existe un troisième sommet mal connu (et interdit d’accès pour cause de piétinement destructif ) situé à l’est et dont l’altitude, plus basse, est d’environ 1690 m

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