Nos Pics en hiver…

Les stratégies de nos quatre espèces de Pics pour passer l'hiver... et peut-être un nouvel arrivant ?

Février 2024

Nos quatre espèces de Pics sont parfaitement sédentaires et affrontent donc les rigueurs de l’hiver, actuellement toutes relatives certes, mais tout de même il faut pouvoir s’abriter et se nourrir même quand le sol est couvert de neige !

La protection contre le froid leur est assurée par des «loges», cavités au contour bien net, souvent rondes, creusées dans les troncs des arbres, où ils peuvent s’abriter.

Une ancienne loge de nidification peut servir d’abri en hiver. Les Pics ne passent pas la nuit en plein air. Photo Ph. Gay

Pour la nourriture, chacune des espèces a des préférences particulières et peut adapter son alimentation aux conditions hivernales.

Le Pic vert, bien répandu dans les paysages bocagers…

C’est le «pivert» , gros oiseau vert et jaune qui s’envole de la haie arborée qui borde la prairie ou du bosquet en lisière de forêt.

Il se nourrit au sol, dans un un pré ou une pelouse. Il fouille la terre de son bec à la recherche de vers de terre et surtout de fourmilières qu’il explore à l’aide de sa langue, même sous une couche de neige peu épaisse.

La langue des pics, très longue et très mobile, peut être poussée loin hors du bec. Elle est enduite d’une sécrétion visqueuse qui englue les fourmis et leurs larves. Mais l’oiseau souffrira sérieusement si le sol est gelé pendant une longue période. Il pourra alors fouiller feuilles mortes et compost et ne négligera pas baies et fruits .

Le Pic noir dans les hêtraies de nos montagnes…

Les copeaux de bois dans la neige ? C’est le résultat du travail acharné d’un pic noir, à la recherche des larves et adultes d’insectes qui pensaient passer un hiver tranquille à l’abri.

Le plus grand des pics européens en impose par sa taille, sa voix, sa calotte rouge vif qui contraste avec le noir uniforme du plumage …

A l’aide de son bec puissant il attaque profondément souches et troncs vermoulus à la recherche des insectes mangeurs de bois et peut laisser de larges cavités après son passage et de longs copeaux au pied de l’arbre.
Les fourmis rousses forestières sont également très appréciées et ce pic est parfaitement capable de creuser la neige et de pénétrer profondément dans la fourmilière.

Les Pics bigarrés, épeiche et épeichette…

Le Pic épeiche, aux trois couleurs noir, blanc et rouge bien contrastées est commun en forêt mais aussi dans les campagnes, parcs et jardins et ne quitte guère les arbres dont il explore troncs et branches à la recherche d’insectes de toutes sortes surtout à la belle saison. En hiver il devient plus ou moins végétarien avec une prédilection pour les graines des conifères, abondantes en cette saison.

Il fréquente également les mangeoires en compagnie des autres oiseaux. Les graines prélevées dans la mangeoire sont coincées dans l’écorce du tronc pour être décortiquées.

Femelle de Pic épeiche qui ne néglige pas les graines de tournesol contenues dans les boules de graisse.

Le Pic épeichette, représentant «pygmé» de la famille est à peine plus gros qu’un moineau. Ici à la recherche des friandises cachées sous l’écorce…

Dans la région on le trouve peu en forêts, qui sont essentiellement des forêts de résineux. Il fréquente plutôt les alentours des villages, les parcs et jardins, pourvu qu’il y ait de grands arbres. Son domaine, ce sont les sommets des arbres, ce qui le rend assez difficile à observer.

Et bientôt un nouvel arrivant ?

Un autre pic bigarré, le Pic mar, inconnu en Haute-Loire encore récemment, a été identifié par les ornithologues en de rares point du département.

Trois localisations seulement en 2023. Parmi elles un couple qui fréquente la mangeoire de Maurice Jallat à proximité du Puy-en-Velay.

Source : plateforme Faune-AuRA

Il ressemble beaucoup au Pic épeiche : comment l’identifier ?

Le Pic mar porte une calotte rouge vif (mâle et femelle). Photo M. Jallat

Chez le Pic épeiche la calotte est noire et le mâle a une tache rouge à l’arrière de la calotte. Photo M. Jallat.

Normalement ce Pic est absent des montagnes. Donc dans la région des Sucs il est plutôt à rechercher dans l’Emblavès, dans les forêts de chênes ou dans les pinèdes de Pins sylvestres mélangés de chênes.

Les pics sont assez silencieux au cœur de l’hiver mais dès le mois de février les tambourinages indiquent que la période prénuptiale a commencé. Ce sont des percussions rapides sur un tronc, une branche, le support étant choisi pour obtenir un volume sonore suffisant : il s’agit d’une manifestation amoureuse !

2 commentaires

  1. J’étais allée observer les chouettes cheveche chez Maurice Jallat maintenant je vais aller voir le pic Mar dans quelque temps. Merci pour ces belles photos.

  2. Les piverts se cognent la tête contre les arbres plus de 10.000 fois par jour et pourtant, ils n’ont pas besoin d’aspirine pour faire passer la migraine! lls élancent leur tête à la vitesse de 25 km/h, enchaînant dix à vingt rafales,
    chaque salve étant séparée de 50 millisecondes. Pourtant, ils ne gardent aucune séquelle et leur cerveau se porte bien car il est entouré d’un os spongieux, épais et en forme de plaque qui les aide à absorber la force de l’impact.

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