Novembre 2023
A l’automne d’une année « normale », dans les clairières, en lisières des forêts, au bord des chemins…. les sorbiers des oiseleurs apportent des touches de couleur dans les roches grises de nos sucs… et beaucoup d’animation car les oiseaux adorent….
La majorité des oiseaux qui se nourrissent d’insectes ont maintenant quitté la région et nous reviendront au printemps prochain. Beaucoup de ceux qui restent quittent leur territoire de reproduction et vagabondent à la recherche de graines et de fruits.
Plus ou moins persistants, les fruits du sorbier peuvent servir de garde-manger à de nombreux oiseaux , parfois jusqu’au coeur de l’hiver. C’est donnant donnant car les oiseaux vont alors disperser les graines , permettant ainsi la reproduction de l’arbre…
Les Grives, de véritables frugivores…
Les grives draines et les grives musiciennes de la région sont rejointes en hiver par des bandes parfois importantes de grives litornes venues du nord.
La Grive mauvis, autre espèce nordique, déteste voyager seule… Elle se mêle donc fréquemment aux bandes de grives litornes.
Frugivores les étourneaux ?
En réalité pendant la période de reproduction, printemps et été, les étourneaux préfèrent les insectes, de toutes sortes. Mais c’est vrai qu’à l’automne ils ont tendance à se regrouper en bandes… et à changer de régime alimentaire… au grand dam des arboriculteurs et des vignerons !
Et les oiseaux qui en ont assez de manger des graines…
Pour les oiseaux dont le régime hivernal est essentiellement constitué de graines sèches, les fruits charnus du sorbier sont un régal !
Et du Bouvreuil pivoine… Photo Gérard Gardès.
Sans parler du Bec-croisé des sapins, dont la nourriture est presque exclusivement constituée de graines d’épicéas…. et qui ne dédaigne pas les fruits du sorbier à l’occasion. Voir article https://sucs-nature.fr/le-perroquet-des-epiceas/
Sauf que cette année….
Voilà pour cause de sécheresse, dans quel état sont les arbres cette année ! Je n’ai pas vu une seule baie de Sorbier au pays des sucs …. et vous ?
Les Alisiers, proches parents et plus résistants à la sécheresse ont eux réussi à fructifier.
Les forêts des sucs vont être certainement beaucoup plus silencieuses cette année. Les oiseaux venus du Nord iront voir ailleurs, mais si le manque de ressources est plus général, ils seront certainement moins nombreux pour la migration de retour…
Pour atténuer cette note un peu triste, je vous propose d’aller admirer les magnifiques photos de Gérard Gardès et d’Alain Mauviel, tous deux photographes dans la région.
Michèle,
Ton travail scientifique fait exception et nous avons la chance de t’avoir comme voisine !
Tout ce que tu nous proposes se trouve à quelques pas.
C’est extra !
Bernard
Le sorbier des oiseleurs est commun près des anciennes fermes du Mézenc. Plantés près du « fenestroun » de la fenière, il permettait au propriétaire de se mettre à l’affût au début de l’hiver pour tirer les grives qui venaient se régaler de ses baies.
Pour cette raison, on l’appelait l’arbre à grives.